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Comment et quand reprendre le sport après mon accouchement ?

Comment et quand reprendre le sport après mon accouchement ?

Par Maïlys Cusset, publié le

Envie de retrouver la forme, de s’offrir du temps pour soi… Les raisons de se (re)mettre au sport sont nombreuses quand on est jeune maman. Mais la reprise de l’activité physique ne doit pas se faire n’importe comment. Explications avec des spécialistes du post-partum.

C’est de notoriété publique : avoir une activité physique quotidienne est important pour être en bonne santé. L’OMS recommande de consacrer « au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité moyenne » ou « 75 à 150 minutes à une activité d’endurance d’intensité soutenue« .

 

Mais comment s’y (re)mettre quand notre corps a traversé les changements d’une grossesse et d’un accouchement ?

Deux expertes nous éclairent : Rachel Halimi, sage-femme et attachée de consultation aux maternités de Necker et Port-Royal Cochin, et Ludivine Lacourt, coach sportive et fondatrice de Studio Témé, un studio de fitness online spécialisé dans la grossesse et le post-partum.

 

Quand reprendre le sport après l’accouchement ?

Si on lit souvent qu’il faut attendre 6 à 8 semaines après avoir accouché avant de reprendre une activité physique.

Rachel Halimi tempère : « Il n’existe pas d’étude scientifique affirmant avec précision le délai à observer entre l’accouchement et la reprise du sport. Il existe en revanche un principe de précaution qui déconseille toute activité physique pendant les 40 premiers jours post-partum« .

Un principe qui existe avant tout car le terme « sport » englobe toutes les activités physiques, qu’elles soient calmes ou très intenses. « La reprise du sport devrait s’envisager au cas par cas, en prenant en compte l’état de forme de la jeune maman, l’activité qu’elle envisage de faire et son intensité, mais aussi le fait qu’elle était sportive – ou non – avant la grossesse« .

Même son de cloche du côté de Ludivine Lacourt qui explique que c’est donc avant tout une question de bon sens : si les sports à impact (course à pied, Crossfit, HIIT, trampoline, corde à sauter, volley, etc.) ou générateurs de pression intra-abdominale sont à proscrire dans un premier temps, « reprendre le mouvement en douceur permet de se remuscler progressivement et de soulager les éventuelles tensions qui peuvent s’installer quand on est trop assise ou allongée avec Bébé« . La coach insiste aussi sur la notion de plaisir : « Il n’y a aucune obligation à reprendre une activité physique rapidement. Ça ne doit surtout pas être une énième injonction faite aux jeunes mamans ».

Sport après Bébé : les risques d’une reprise trop rapide ou trop intense

S’il est recommandé d’attendre avant de reprendre le sport, c’est avant tout parce qu’il existe des risques à le faire trop tôt, et ce, peu importe le type d’accouchement. « Pendant la grossesse, les hormones entraînent des modifications dans le corps avec notamment une hypotonie musculaire et une hyperlaxité ligamentaire« , explique Rachel Halimi. En clair, les muscles perdent en tonicité pour permettre les modifications posturales nécessaires à la croissance du fœtus et la future maman gagne en souplesse. L’hypotonie et l’hyperlaxie ne disparaissent pas comme par magie avec l’accouchement, ce qui fait que la jeune maman peut se blesser plus facilement (entorses notamment).

Par ailleurs, le périnée a supporté le poids du bébé pendant toute la grossesse et peut avoir été fragilisé lors d’un accouchement par voie basse (en cas de déchirure ou d’épisiotomie) : « Si votre plancher pelvien n’est pas suffisamment reconsolidé et solide, vous risquez dans un premier temps d’expérimenter des fuites urinaires – notamment à l’éternuement ou lorsque vous portez une charge – et à long terme de connaître un prolapsus, soit ni plus ni moins qu’une descente d’organes« , avertit la sage-femme. Dans le cas d’un accouchement par césarienne, le périnée est peut-être un peu moins endommagé, mais il est essentiel de le rééduquer quand même et de s’assurer que la cicatrisation des abdominaux est complète.

Rachel Halimi estime par ailleurs que la rééducation périnéale (qu’elle qualifie « d’éducation périnéale » tant on connaît peu le muscle avant d’avoir accouché) devrait toujours être couplée à une rééducation abdominale car « si la sangle abdominale et le dos ne sont pas musclés, on va nécessairement compenser en poussant sur le périnée« .

Les activités physiques conseillées pour la reprise sportive post-partum

Bouger sans avoir effectué sa rééducation du périnée ? C’est possible.

« Dès les premières semaines après l’accouchement, le stretching tout doux est une bonne option pour soulager les tensions musculaires« , commence Ludivine Lacourt. « Les exercices de respiration sont également intéressants, à réaliser afin de remobiliser correctement son diaphragme, un muscle respiratoire qui est en lien direct avec le plancher pelvien. Du renforcement musculaire léger peut aussi être réalisé notamment celui de la sangle abdominale et du plancher pelvien afin de retrouver progressivement une connexion “muscle/cerveau” qui est altérée au cours de la grossesse et de l’accouchement« .

La coach recommande aussi la marche, « un super moyen de bouger avec bébé, en porte-bébé ou en poussette (pour les longues distances notamment), qui fait travailler le cardio et tous les muscles du corps, tout en permettant de se vider la tête ». Bien entendu, on y va très progressivement et en restant à l’écoute de son corps : on commence par 5 minutes, auxquelles on ajoute 5 minutes tous les 2-3 jours.

L’activité est à proscrire si l’on ressent une pesanteur ou que l’on constate des symptômes périnéaux.

Et quand la rééducation du périnée est effectuée ?

 

« Un renforcement musculaire adapté et progressif, qui se concentre dans un premier temps sur le renforcement de la sangle abdominale, est essentiel avant d’envisager de reprendre un renforcement musculaire du corps entier« , indique Ludivine Lacourt, qui conseille fortement de se faire accompagner par un coach spécialisé en post-natal. Elle recommande le fitness et le Pilates post-natal, le yoga post-natal ou encore le vélo (en douceur et en faisant attention à sa posture).

Dans tous les cas, on s’arme de patience : la reprise doit être progressive, même si cela peut être frustrant.

Parmi les signes à guetter qui montrent que vous allez trop vite en besogne, il y a la fatigue, le manque de plaisir, les fuites urinaires (eh oui…), les douleurs aux articulations ou encore le ventre qui se gonfle à l’effort (attention au diastasis des grands droits qui n’est peut-être pas bien cicatrisé).

Démarrer le sport quand on est jeune maman

Si le sport ne faisait pas partie de votre quotidien avant de devenir maman, pas de problème ! « Après un accouchement, toutes les femmes vont devoir reprendre les bases, même si elles étaient sportives avant et pendant la grossesse« , indique la coach sportive. « Toutes les jeunes mamans doivent se concentrer à nouveau sur le développement progressif de leur masse musculaire et le renforcement de certains muscles spécifiques qui s’affaiblissent souvent durant la maternité (abdos et fessiers notamment). » Elle précise qu’une attention particulière devra être apportée à la posture, impactée par le déséquilibre musculaire qui s’installe pendant la grossesse et le post-partum. Cela aidera la jeune maman à mieux gérer la pression intra-abdominale lors des mouvements du quotidien (porter bébé et le cosy, pousser la poussette, etc.) et l’aidera à récupérer plus rapidement une sangle abdominale fonctionnelle et un ventre plus plat.« 

La seule différence est que la maman qui était sportive avant aura sans doute plus de facilité dans sa reprise sportive et des résultats physiques plus rapides du fait des bases déjà acquises avant et pendant sa grossesse », conclut notre experte. Nous voilà prévenues.

 

Parlons vrai, parlons bien de la dépression du post partum dans le magazine de la santé.

Parlons vrai, parlons bien de la dépression du post partum dans le magazine de la santé.

Quand ce reportage a été tourné au cabinet pour le magazine de la santé sur le sujet de la dépression du post partum, j’étais en toute fin de grossesse, enceinte de mon troisième enfant. J’allais revivre dans quelques jours un nouveau post partum. Et même si j’étais très heureuse d’enfin découvrir la frimousse de ma troisième merveille, je n’étais franchement pas pressée de repasser à nouveau par les méandres des suites de couche. Pas franchement enthousiasmée à l’idée de savoir que dans quelques jours, je ne serai plus que « l’ombre de moi même ».

La dépression du post partum est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Cette pathologie pourrait être tellement mieux prévenue. J’aime beaucoup ce beau proverbe qui dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. N’oublions pas que maman et bébé sont en miroir.  Il faudrait donc également tout un village pour prendre soin de la jeune maman et l’aider à devenir mère. Si nous prenons mieux soin des mères en devenir, nous prenons également mieux soin de leurs bébés. Hors, malheureusement, en France, les femmes sont bien trop souvent isolées.

J’ai vécu 3 fois cette expérience maturante dans mon corps et dans ma tête et j’accompagne dans mon quotidien de sage-femme des femmes qui passent par ce 4ème trimestre, alors je ne vais pas vous mentir : ça secoue un post partum ! Ça nous remue et on en ressort différente.

Ce n’est pas rien que de vivre cela. Cette expérience est complètement banalisée alors que nous venons de vivre dans nos tripes la chose la plus dingue au monde : fabriquer un petit être humain. Il faut du temps pour se remettre de tout cela. Quelques semaines pour certaines, plusieurs mois pour d’autres, voire plusieurs années. Le corps en prend un coup. Et c’est un doux euphémisme. Hémorroïdes, bouffées de chaleur, douleurs aux seins, fatigue incommensurable … La liste des maux est très très longue. On est totalement en vrac ! Alors que l’on veut être opérationnelles à 400 % pour s’occuper de notre petit nouveau né, nous voilà totalement diminuées comme jamais. Nous voilà dans la peau d’une petite grand mère, et qui de plus est une petite grand mère qui a le moral dans les chaussettes.

Et oui, dans notre tête, c’est la tempête!  Vive la chute hormonale ! Tout n’est pas noir. Tout n’est pas rose non plus. Voilà venue le temps de l’ambivalence : on est gens qui rient, et gens qui pleurent. Bienvenue dans le monde des montagnes russes émotionnelles. Nos pensées s’entremêlent et s’entrechoquent : “Il est si beau mon bébé ! Je n’ai jamais vu un bébé aussi magnifique !”. Et deux secondes après, nous voilà traversées par d’horribles idées morbides et culpabilisantes “Mais pourquoi j’ai fait un bébé ?”.

C’est tout cela devenir mère. Et plus on y est préparé, mieux on va le vivre.

On ne va pas se mentir. L’accouchement ne signe pas “la Happy end” comme dans les contes de fée mais bien au contraire, tout commence. Beaucoup de patientes se focalisent sur le moment T de l’accouchement, et me disent à posteriori : “ Mais c’est facile l’accouchement ! Si j’avais su… C’est l’après accouchement qui est terrible “. Nous sommes toutes différentes et nous allons toutes vivre à notre manière cette expérience singulière. Certaines seront plus touchées physiquement que psychologiquement. Pour d’autres, le moral sera au plus bas. Vous serez peut être en « down » complet. Dites-vous bien que c’est normal ! Vous n’êtes plus tout à fait la même car vous êtes malheureusement conditionnées par vos fameuses hormones. Et elles sont en pleine chute ! Vous ne vous reconnaissez plus. Pas de panique ! C’est complètement normal ! Le temps sera le meilleur remède.

Un peu plus de sororité nous aiderait probablement à mieux traverser ce tsunami psycho corporel. Mais il faut toujours montrer encore et toujours le visage de la mère épanouie et parfaite dans notre société. Le tabou transgénérationnel pèse très très lourd  sur nos épaules. Heureusement, la parole des femmes se libère. Et certaines osent enfin dire la vérité sur la réalité du post partum.

Merci infiniment à Pauline et Sophie qui ont accepté de témoigner dans ce reportage. Elles font parties de ces femmes qui ont osé parler de leurs difficultés sans tabou et sans langue de bois pour aider les autres femmes.

Loin de moi l’idée de vous faire peur. Sachez que vous en ressortirez plus fortes, grandies. Et d’ailleurs, à moins d’être sadomasochiste, je n’aurais pas réitéré cette bouleversante expérience deux fois. Et quand je vois sur cette photo le visage d’ange de ma troisième petite merveille, je peux vous dire que ça n’a pas été facile tous les jours mais finalement, ça en valait terriblement le coup.

Vous retrouvez le lien dans l’émission le Mag de la santé

.arrow-right-purple-clip-art_p Tapez ici.

 

le mag de la santé

Je multiplie les infections urinaires pendant ma grossesse #magic Maman#

Je multiplie les infections urinaires pendant ma grossesse #magic Maman#

magic maman
Les infections urinaires sont courantes pendant la grossesse, en raison des changements hormonaux et de l’augmentation du volume de l’utérus. Si elles sont prises en charge trop tard ou mal soignées, elles peuvent faire courir un risque au bébé. Comment les prévenir, les détecter et les traiter ?

 

i-grande-12537-plaque-de-porte-icone-fleche-en-bas-net    Lien vers l’article publié dans Magic Maman 

Enceinte de 6 mois et déjà 3 infections urinaires

Vous êtes nombreuses à poser régulièrement des questions à nos experts, nous avons répondu à l’une d’entre vous, qui a partagé son petit désagrément : « Je suis enceinte de six mois et j’ai déjà fait trois infections urinaires depuis le début de ma grossesse. Comment les prévenir et éviter la récidive ? »

Infections urinaires : tout savoir

Il y a trois stades lors d’une infection urinaire : la bactériurie asymptomatique, la cystite et la pyélonéphrite.

Souvent, une infection urinaire est détectée via des symptômes spécifiques : des brûlures mictionnelles et une envie fréquente d’uriner qui se solde par seulement quelques gouttes. il existe des bandelettes urinaires qui permettent de pratiquer un examen rapide, lequel pourra orienter le diagnostique ou la demande d’un examen cytobactériologiquedes urines (ECBU), un test biologique réalisé au laboratoire.

Lorsque la femme ne présente aucun signe clinique, c’est lors d’un examen des urines que l’on peut se rendre compte de l’infection de manière fortuite. Si vous avez des antécédents de pyélonéphrite ou de cystites récidivantes, votre médecin vous prescrira un ECBU préventif tous les mois.

Soigner une infection urinaire enceinte

Si une infection est suspectée, un traitement antibiotique est prescrit, puis ajusté selon les résultats des analyses et de l’antibiogramme. Il existe plusieurs types d’antibiothérapie : un traitement minute à prendre en une seule prise (Fosfomycine), ou un traitement de fond pendant sept jours (Selexid, par exemple), efficace si l’infection est résistante. Le traitement doit être adapté à l’antibiogramme. Il est important de refaire une analyse huit jours après l’arrêt de l’antibiothérapie pour vérifier que le germe a disparu des urines. Dans le cas contraire (c’est rare), vous devez refaire un antibiogramme et une nouvelle crue d’antibiotiques. Attention à l’automédication !  

Même si vous avez déjà ces médicaments chez vous, avant toute prise d’antibiotique, gardez un peu d’urine dans un petit bocal, pour analyse.

Infection urinaire : quels sont les risques ?

Les récidives sont rares. Mais une prise en charge tardive peut entraîner des complications : si l’infection se complique en pyélonéphrite, la fièvre peut mener à un accouchement prématuré. En cas d’hyperthermie (38°C), consultez en urgence afin de procéder au traitement adéquat et éviter tout risque.

Prévenir les infections urinaires

Pensez à bien vous hydrater. Buvez deux litres d’eau par jour de façon régulière, pas de grosses quantités d’un coup. Les cures des cranberries ou de probiotiques fonctionnent bien. Ne vous retenez pas quand vous avez envie d’uriner, et videz régulièrement votre vessie pour éviter la prolifération des germes. Pensez aussi toujours à uriner après un rapport sexuel. Portez des sous-vêtements en coton et amples. Enfin, limitez les aliments trop sucrés, qui favorisent le développement des bactéries. Pendant la grossesse, le diabète gestationnel favorise également les infections urinaires ou vaginales.

 

Merci à notre experte Rachel Halimi, sage-femme.

Que faire quand on a des nausées et vomissements? #Magic Maman#

Que faire quand on a des nausées et vomissements? #Magic Maman#

magic mamanLes nausées sont normales au 1er trimestre de grossesse. Mais que signifient-elles lorsqu’elles vont au-delà de cette période ? Traduisent-elles un problème de santé ? Avec l’aide de Rachel Halimi, sage-femme, on vous éclaire.

 

 

Comme 80 % des femmes enceintes, vous êtes sujette à des nausées ou vomissements (appelés NVG) depuis le début de votre grossesse ? Rassurez-vous, c’est tout à fait normal. « Tous deux sont considérés par 99,4 % de ces dernières comme le symptôme le plus invalidant parmi les maux de début de grossesse » prévient notre experte, Rachel Halimi. Ils débutent, en général, entre 4 et 6 semaines d’aménorrhée (SA) et peuvent persister vers 14-16 SA (fin du premier trimestre). Celles-ci continuent rarement après la 20ème SA. Mais que se passe-t-il si c’est le cas ?

Les nausées du 2e et 3e trimestre

Si les nausées persistent après le 1er trimestre, il n’y a aucun souci à se faire. En effet, les nausées et vomissements peuvent durer tout au long de la grossesse. « Jusqu’au 3ème trimestre, cela concerne 23,5 % des patientes » nous informe Rachel Halimi. Par ailleurs, les nausées peuvent disparaître à la fin du 1er trimestre puis réapparaître peu de temps avant l’accouchement (au 8ème ou 9ème mois de grossesse).

Tout comme les nausées du premier trimestre, les causes sont inconnues mais probablement multifactorielles. Comme nous l’explique notre sage-femme, sont suspectés :

– Une cause hormonale : du fait de la concentration élevée de l’HCG (Gonadotrophine Chorionique Humaine). Il s’agit de l’hormone la plus incriminée dans la physiopathologie des NVG. Les taux élevés d’oestrogènes jouent aussi un rôle.

– Des facteurs psycho-sociaux : le stress, la fatigue, les problèmes relationnels, les troubles du comportement alimentaire et tous les soucis que l’on peut rencontrer dans la vie quotidienne peuvent avoir cet impact sur la femme enceinte.

– Une cause mécanique : l’utérus peut comprimer l’estomac, de plus, il y a un relâchement du sphincter gastro-oesophagien dû à la progestérone.

– Une cause digestive : l’estomac est fragilisé car il est soumis à plus d’acidité et cela irrite les muqueuses intestinales. Il est aussi probable qu’une bactérie l’Helicobacter Pylori irrite la paroi de l’estomac et exacerbe les vomissements.

– Une carence en vitamine B6 (pyridoxine) : on ne sait pas si c’est le déficit qui induit les NVG ou si un taux important de vitamine B6 chez certaines patientes qui protègent des NVG.

Quand faut-il s’inquiéter des nausées ?

Il existe des vomissements incoercibles plus graves appelés Hyperémèsis Gravidarum (HG). Ils peuvent conduire à une hospitalisation brève à cause d’une perte de poids importante (plus de 5 %), de la déshydratation, des troubles électrolytiques (un manque de minéraux dans le corps, comme le sodium, le calcium ou le potassium), une cétonurie (dénutrition aiguë) et des carences vitaminiques. Ces vomissements sévères et incessants résistent aux traitements et surviennent tout au long de la journée, y compris la nuit, de façon incontrôlée. Les femmes subissants ces problèmes peuvent se présenter aux urgences obstéricales épuisées, déshydratées et angoissées. Elles rencontrent de réelles difficultés à s’alimenter. Cela représente 0,5 % à 2 % des femmes. Ajoutons un point plus positif, le taux de fausse couche spontanée serait moins élevé lors des vomissements incoercibles.

Quels sont les traitements contre les nausées ?

Les nausées ne surviennent pas de la même manière chez toutes les femmes. Il faut alors chercher le traitement qui sera le plus efficace à chacune. Voici quelques conseils donnés par notre experte, Rachel Halimi :

Voici quelques règles hygiéno-diététiques : 

Elles sont à appliquer le plus précocement possible avant toute prise en charge médicamenteuse. Associez-les aux autres traitements thérapeutiques prescrits, si elles ne sont pas efficaces.

– Hydratez-vous régulièrement et en petite quantité en dehors des repas.

– Évitez d’avoir l’estomac vide, en prenant des repas fréquemment en petite quantité (consommez 4 à 6 collations par jour toutes les 3 heures environ). Mangez dès que vous avez faim. Les NVG peuvent être accentuées si vous êtes à jeun.

– Si possible, prenez le petit-déjeuner au lit le matin 30 minutes avant de vous lever et préférez du pain complet ou des céréales complètes.

– Évitez d’avoir l’estomac trop plein. Qui dit mangez régulièrement, n’empêche pas de manger léger.

– Évitez les aliments indigestes ou trop gras. Évitez le thé, le café, et les boissons gazeuses ainsi que les aliments épicés, vinaigrés ou acides.

– Essayez de pas trop boire pendant les repas et immédiatement avant ou après. Buvez souvent des petites quantités de liquide au cours de la journée. En effet, le mélange solide/liquide stimule l’activité de l’estomac et amplifie la sensation de trop plein.

– Mangez des noisettes et des aliments riches en protéines et en glucides (pain complet, pâtes complètes…)

– Évitez de vous allonger sur le dos directement après le repas, faites plutôt une petite marche.

– Reposez-vous dès que possible, n’hésitez pas à faire des siestes. Dormez suffisamment car la fatigue augmente les nausées.

– Évitez les sources de stress et ménagez-vous. La composante psychique et la fatigue peuvent influer sur les NVG.

L’homéopathie 

Plusieurs remèdes homéopathiques, sous la forme de tubes de granules, peuvent soulager vos nausées.

–  VOMICA 9 CH : 5 granules à prendre 3 fois par jour, à renouveler dès la réapparition des nausées.

– SEPIA OFFICINALIS 9CH : 5 granules à prendre avant de se lever et 5 granules avant le petit déjeuner, pour aider à calmer les nausées matinales et à diminuer la fatigue

L’acupuncture et l’acupression

L’acupuncture consiste à stimuler des points précis du corps à l’aide d’aiguilles. L’acupression utilise le même principe en remplaçant les aiguilles par un massage par digitopression (massage avec les doigts).

Le point P6 (point Neiguan) est un point situé à trois doigts en amont du poignet. Le port d’un bracelet anti-nausées pourra donc peut-être vous aider. C’est une technique ancestrale non invasive, peu coûteuse, utilisable à la demande.

Les compléments alimentaires :

La vitamine B6 (ou pyridoxine) peut aider à calmer les nausées, le dosage recommandé est de 25 mg, 3 fois par jour. (Dose max. : 200 mg/jour).

La phytothérapie

Le gingembre est une racine utilisée depuis longtemps dans le traitement des nausées et des vomissements. On peut le trouver sous forme d’épice, de comprimés, d’infusion ou de boisson.

Maternov nausées est un complément alimentaire sous forme de gélules dont la posologie est de 1 gramme par jour (qui peut être envisagé comme une option non pharmacologique).

Vous pouvez également agrémenter vos plats avec du gingembre frais.

Traitement médicamenteux

A ce jour, il n’existe malheureusement pas en France de recommandation relative à la prise en charge médicamenteuse des nausées et vomissements spécifiques à l’état de grossesse. La prise en charge doit éviter autant que possible les traitements médicamenteux. Toutefois, lorsque les NVG affectent la qualité de vie et que les mesures non médicamenteuses sont inefficaces, il paraît nécessaire de mettre en place une thérapeutique adaptée.

« On préférera en première intention soit la doxylamine, seule (Donormyl) ou en association à la vitamine B6 (Cariban®), puis en deuxième intention le métoclopramide(Primpéran®, Prokinyl®) » recommande Rachel Halimi.

La doxylamine est un antihistaminique, ayant, en France, l’autorisation de mise sur le marché pour l’insomnie occasionnel de l’adulte. Aux Etats-Unis et au Canada, elle est commercialisée en association avec la pyridoxine (vitamine B6) sous les noms respectifs de diglesis® (ex-Bendectin®) et diclectin®. Dans ces deux pays, la doxylamine associée à la pyridoxine est le traitement de référence contre les nauées. Il est recommandé par la Société des Obstétriciens et Gynécologues du Canada (SGOC). Cette association doxylamine/pyridoxine est le traitement le plus étudié outre-Atlantique dont le profil d’efficacité, d’effets secondaires et de risques tératogènes est le plus sûr.

L’impact très important des nausées sur la future maman

Enceinte, les nausées et vomissements sont un réel handicap, que ce soit chez soi, au boulot, lorsqu’on est invitée chez des ami.e.s, pour faire les courses… Impossible d’être tranquille ! Surtout si elles perdurent tout le long de la grossesse. Bien qu’elles soient tout à fait normales, elles empêchent de vivre une grossesse tranquille et peuvent même, aboutir à une dépression. « Malgré le nombre de femmes concernées, les NVG sont encore trop souvent banalisés par le corps médical, puisque ces symptômes sont normaux et ne portent pas atteinte à la santé de la maman et du bébé » déplore notre sage-femme, précisant qu’en conséquence, ils sont très peu étudiés en France.

Cependant, si vous en souffrez, n’hésitez jamais à en parler autour de vous ou à un.e professionnel.le de santé.

J’ai fait une dépression du post-partum – La Maison des maternelles #LMDM

J’ai fait une dépression du post-partum – La Maison des maternelles #LMDM

arrow-right-purple-clip-art_p Lien vers l’émission la maison des maternelles

 

 

 

Sophie a 2 enfants, et comme beaucoup de femmes qui n’osent pas forcément en parler, elle a très mal vécu les mois qui ont suivi la naissance de son aîné. La dépression du post-partum est un sujet encore tabou aujourd’hui, difficile d’avouer que l’on se sent incapable de s’occuper de son bébé. Elle s’est inspirée de cette expérience douloureuse pour écrire « La Remplaçante », un récit de reconstruction et de résilience.  Puis Rachel Halimi, sage-femme libérale à Paris, répond aux questions des internautes !

LDM-Qu’appelle-t’on le post-partum ? 

 

Le post-partum est cette période charnière dans notre vie de femme qui commence juste à la naissance de votre enfant et dont la durée est propre à chaque femme. C’est minimum 40 jours mais cette expérience singulière reste individuelle. À chacune son post-partum !  Pour certaines femmes, cela peut durer 6 mois, 1an. On parle également de suites de couche ou de quatrième trimestre de la grossesse pour qualifier ce temps durant laquelle la jeune mère va vivre des transformations identitaires, psychiques et corporelles profondes.

 

 

LDM-Quelle est la différence entre la dépression du post-partum et le baby-blues ? 

 

La dépression du post-partum est souvent confondue à tort avec le baby-blues alors que ce sont deux états psychologiques totalement différents.
  • Le baby blues est souvent redouté par les femmes alors que c’est un état tout à fait normal et très fréquent lié à la fameuse « chute hormonale ». Il concerne l’immense majorité des femmes qui ont accouché (environ 80 % des jeunes mères).

  • . La mère va vivre une sorte de « mini déprime » transitoire. Il est important de souligner que ce mal être ne s’installe pas sur la durée. Cette période de fluctuations hormonales et émotionnelles est un état passager qui ne dure pas plus de 15 jours (grand maximum 3 semaines). Et il survient tôt après l’accouchement, entre 2 jours à 3 semaines.

La femme va vivre les montagnes russes émotionnelles. Traversée par une grande labilité émotionnelle, elle passe du rire aux larmes en une minute dans la même conversation. Elle se pose des milliards de questions et doute de ses compétences. Vous allez alors être traversées par des sentiments ambivalents et des émotions contradictoires.

Cette véritable crise identitaire comparée à la crise d’adolescence serait une étape saine dans le devenir mère. Cet état n’est donc en rien pathologique.

  • La dépression du post-partum (DPP) est bien une pathologie, malheureusement trop méconnue alors que c’est un véritable problème de santé publique puisqu’il concerne 10 à 30 % des femmes en France selon les études.

     

     

    La dépression post-partum reste une maladie tabou, largement sous diagnostiquée ou mal diagnostiquée. L’idéalisation de la maternité entraine probablement un déni collectif et contagieux de ce mal être par l’entourage et les soignants.

Dans l’imaginaire collectif, la période qui suit l’arrivée d’un bébé (le « post-partum ») est censée être forcément un moment de bonheur absolu. Les jeunes mères en souffrance et pétries de culpabilité n’osent pas parler de leurs difficultés et s’isolent par peur d’être jugées comme de « mauvaises mères ». Il est important de leur rappeler qu’il n’y a aucune honte à verbaliser des idées négatives et à demander de l’aide. Exprimer ses maux par des mots est essentiel pour rompre la spirale vicieuse et mortifère de cette maladie. En effet, la DPP se soigne très bien. Si elle est prise en charge précocement, elle n’aura pas de conséquences graves sur la santé de la mère et de son bébé. L’enjeu majeur est donc de ne pas perdre de temps pour dépister cette pathologie. Tous les professionnels de santé de la périnatalité ainsi que l’entourage des jeunes mères doivent donc être extrêmement vigilants. Sans traitement, la DPP peut avoir des répercussions graves sur le développement de l’enfant et peut entraver l’établissement du lien mère-enfant.

 

  • Bercée depuis leur tendre enfance par les clichées de la « sacro-sainte maternité idéalisée », le manque d’informations sur la réalité du post-partum dessert les femmes. En effet, elles vont se sentir anormales et en souffrance lorsqu’elles vont traverser les difficultés normales et courantes du post-partum sans y avoir été préparées. La forte pression sociale exige que la maternité soit une expérience heureuse et si ce n’est pas le cas, la femme va éprouver un sentiment de honte et de culpabilité.

 

  • La DPP associe les symptômes d’une dépression classique – idées noires voire suicidaires, anxiété profonde, fatigue extrême, insomnies, troubles alimentaires – à d’autres symptômes spécifiques au post-partum : difficulté à faire le lien avec son bébé, à s’y attacher, l’impression d’être une mauvaise mère, sentiment d’incompétence maternelle ou d’immense culpabilité.  Si certaines vont se désintéresser de leur enfant, d’autres seront dans une fusion extrême, tout en ayant le sentiment de ne jamais en faire assez.

 

  • Le pic de fréquence de la DPP survient à 2-4 mois, et un autre à six mois après l’accouchement. Cela peut correspondre à la fin de l’allaitement, mais aussi à la reprise professionnelle. C’est également l’accumulation du manque de sommeil. Une forme de pression sociétale nous fait croire que c’est le moment où l’on est censée être de nouveau en forme, refaire l’amour, reprendre le travail alors que les jeunes mères sont encore extrêmement fatiguées et vulnérables 3 mois après l’accouchement. La durée trop courte du congé maternité est un véritable problème car les femmes n’ont clairement pas eu le temps de se remettre de cette expérience intense et bouleversante de la grossesse et de l’accouchement en 2 mois et demi.

 

LDM-Peut-on se préparer au post-partum et est ce qu’il y’a des moyens de prévenir la DPP ?

 

 

Il y’a de nombreux moyens de prévenir la DPP et malheureusement, en France, les jeunes mères sont très souvent isolées et elles ne reçoivent que trop peu d’aides. On attend que cette pathologie s’installe au lieu de la prévenir.

 

  • Il est important que les femmes enceintes ainsi que leurs conjoints reçoivent une information sur les difficultés courantes et normales du post-partum, notamment lors des séances de préparation à la naissance et à la parentalité. Pendant la grossesse, une séance devrait être dédiée à cette thématique.
  • Prenez soin de votre corps endolori et fatigué ( qui vient de vivre l’expérience intense voire traumatique de la grossesse et de l’accouchement). Un repos complet du corps et de l’esprit est nécessaire pendant au moins les 40 jours qui suivent la naissance de bébé. Faites vous offrir des massages et des soins du corps. N’hésitez pas à faire une séance d’ostéopathie, un spa ou à réaliser de la rééducation dorso-lombaire avec un kinésithérapeute… La rééducation périnéale puis abdominale va également permettre de re-consolider l’enveloppe corporelle de la femme fragilisée.
  • Libérez-vous de toute charge mentale et physique pendant au moins 40 jours (et si possible 3 mois). Déléguez les courses, les taches ménagères, la cuisine…. Osez demander de l’aide pendant ce temps de convalescence.
  • N’oubliez pas que vous êtes une équipe avec le papa dès les premiers jours de vie de bébé. J’invite le papa à prendre son congé paternité dès le premier mois de vie du bébé et à rester dormir lors du séjour à la maternité. Et idéalement, le papa devrait se rendre disponible le plus possible les 101 premiers jours de vie de bébé. Les heures en fin de journée sont souvent les plus éprouvantes pour les mamans confrontées à la fatigue du soir et les pleurs de décharge de bébé. Le papa doit donc dans la mesure du possible essayer de ne pas rentrer trop tard du travail pour l’épauler.
  • N’oubliez pas vos propres besoins primaires : manger et dormir. Vous êtes en miroir avec votre bébé. Plus vous prenez soin de vous, plus vous prendrez soin de votre bébé. Économisez-vous au jour le jour car c’est un CDI qui vous attend avec bébé. Le besoin primaire le plus vital est le sommeil. Je vous conseille donc vivement dès le début de prendre la bonne habitude de confier le bébé quelques heures au papa ou à une personne de confiance pour dormir ou vous reposer lors de ces pauses récupératrices. 
  • Déculpabilisez-vous. La mère parfaite n’existe pas ! Il ne faut donc pas être trop exigeante avec vous même. N’ayez aucune honte à verbaliser vos difficultés à votre entourage et aux soignants. N’hésitez pas à consulter un psychologue ou solliciter des associations comme « maman blues » qui pourront vous aider si vous vous sentez en souffrance. 

 

Aujourd’hui, le mal être des femmes en post-partum commence à être pris en compte car la parole des femmes se libère grâce aux informations diffusées sur les réseaux sociaux ou les récents podcasts sur ce sujet.

 

Il est temps de prévenir la DPP en prenant soin des femmes après leur accouchement. Beaucoup de femmes regrettent le décalage entre le suivi intense et très médicalisé pendant leur grossesse et celui, quasi inexistant du post-partum. L’allongement du congé maternité, la mise en place de séances de groupe de parole dans le post-partum, la mise en place d’aides à domicile pour le ménage et les courses, des séances de kinésithérapie pour reconsolider le corps… Il est temps d’envisager des actions concrètes afin de prévenir ce mal être féminin encore très tabou.

 

Un magnifique proverbe dit : « il faut tout un village pour élever un enfant » et en miroir, il faut également tout un village pour pendre soin de la jeune mère « sacrée » qui devrait être nourrie, valorisée, choyée. Si toute l’attention n’est centrée que sur l’enfant, on risque de passer à coté des problèmes de santé mentale chez la mère.