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Après neuf mois d’attente, bébé arrive enfin ! En tant que papa, vous avez également un rôle majeur à jouer même si vous n’accouchez pas. Comment ? Réponse avec la sage-femme Rachel Halimi.
arrow-right-purple-clip-art_p  lien vers l'article publié dans Magic Maman 

Le père, c’est la sage-femme des temps modernes”, s’exclame Rachel Halimi, sage-femme. Voilà qui en dit long sur le rôle qu’il peut jouer pendant l’accouchement. Car même s’il ne porte pas l’enfant, il peut tout de même accompagner la maman au cours des neuf mois de grossesse jusqu’au moment fatidique. “C’est une aventure qui se vit à deux, un vrai travail d’équipe”, souligne-t-elle.

Préparer l’accouchement

Afin que le père puisse aider la maman le jour-J, l’accouchement doit se préparer en amont. “Plus il va être présent lors de la préparation à la naissance, plus ils va trouver sa place le jour de l’accouchement et dans le post-partum”, explique la sage-femme. Pour cela, le papa peut accompagner la mère lors des visites médicales prénatales et lors des séances de préparation à l’accouchement. Une méthode  intéressante de préparation à la naissance à pratiquer en couple est la méthode Bonapace. Elle s’appuie sur le père pour qu’il puisse aider sa femme en réduisant la douleur des contractions par l’utilisation de moyens naturels tels que points de digitopuncture, les massages, les positions confortables, l’utilisations du ballon, etc.

Aider la maman à gérer les contractions

Les fameuses contractions ! Si elles peuvent être particulièrement redoutées par la future maman, elles le sont parfois tout autant par le conjoint. “Cela peut être impressionnant d’être confrontée à une femme qui vit l’intensité des contractions« , concède Rachel Halimi. Elle poursuit : “Il faut désacraliser les contractions.C’est un phénomène tout à fait naturel et normal”. Pour cela, il faut expliquer à l’accompagnant ce qu’il se passe dans le corps de la femme : “C’est bien de donner du sens aux choses. Il faut rassurer le papa, car s’il panique, il va transmettre son stress à la future maman”, indique la professionnelle de santé. Il est très important que le papa  puisse être présent pour accompagner la maman  pendant les contractions puisque c’est lui seul qui va être là toute la première partie du travail à la maison  jusqu’à l’arrivée à la maternité. Pour cela, les parents du futur bébé peuvent en amont pratiquer des exercices de respiration, et apprendre certaines techniques. De cette manière, le père pourra apaiser la mère en souffrance en l’aidant à respirer et en la soutenant corporellement avec notamment certains massages.

Le papa est un peu le coach. Le couple va former une véritable équipe”, affirme la sage-femme.

Le départ vers  la maternité

Les contractions se font de plus en plus fortes et sont de plus en plus rapprochées. C’est l’heure du départ ! Afin d’éviter un maximum de stress le jour du départ pour la maternité, il est préférable d’anticiper le trajet en amont. Par exemple, vous pouvez localiser le lieu où se déroulera l’accouchement. Faire la route une fois avant, peut permettre de tracer un itinéraire, repérer les lieux, voir les endroits où se garer. Cela peut paraître anodin, mais c’est toujours une chose de moins à laquelle penser. Même si certains éléments, comme le trafic ou encore les travaux, ne peuvent pas se prévoir à l’avance, le papa sera beaucoup plus disponible s’il n’a pas à réfléchir au chemin à emprunter. Et c’est toujours sécurisant de pouvoir se projeter un minimum. “C’est souvent le papa qui va gérer le transport. Il ne faut pas voir ce départ d’une manière négative. C’est un peu comme un marathon. Certes, on ne sait pas combien de temps cela va durer mais on connait la ligne d’arrivée : la rencontre incroyable et tant attendue avec votre bébé”, explique Rachel Halimi. Elle donne un autre conseil : “Faire un bon plat de pâtes afin d’apporter de l’énergie à votre corps dont le muscle utérin est entrain d’accomplir un incroyable exploit !”, car c’est bien connu, quand on a le ventre vide, nous ne sommes pas aptes à grand-chose !

Aider la maman pendant l’accouchement

Ça y est, le bébé est sur le point de naître et la maman entre en salle d’accouchement. Pour autant, le père a toujours un très grand rôle à jouer. “Il est essentiel. C’est un vrai soutien physique et psychologique”, insiste Rachel Halimi.

Elle précise : “L’autre parent va être le messager de la mère. Il va pouvoir être là pour rappeler le projet de naissance (dans le cas ou par exemple, la femme souhaite accoucher sans péridurale). C’est un peu le médiateur entre la sage-femme et la maman”.

Au-delà d’être une présence, le papa peut se révéler plus qu’utile au moment de l’accouchement, surtout s’il a été très présent tout au long de la grossesse. Il va pouvoir rassurer la maman, l’accompagner, l’aider à respirer, la soutenir et l’apaiser. Si la mère perd un peu pied suite aux douleurs, il va être un véritable appui.

Le rôle du second parent à la naissance

Le soutien du papa est également primordial au moment de la naissance et dans les heures qui suivent. Lorsque le bébé naît, il peut couper le cordon ombilical. Ensuite, tout comme la maman, il peut faire du peau à peau avec son bébé et créer les premiers liens : “C’est le moment où le conjoint se rend vraiment compte de la réalité du bébé”, explique Rachel Halimi. Lors du séjour à la maternité, il va également avoir un rôle important : celui de filtrer les visites.

C’est un peu le protecteur de la bulle de sérénité, qui se compose de la maman du bébé et de lui. Il va être là pour prendre soin de la maman et la sécuriser. Avec la chute d’hormones, c’est un moment où elle est très vulnérable”, détaille la professionnelle.

Des parents de plus en plus impliqués durant la grossesse

Depuis quelques années, Rachel Halimi remarque que le papa est de plus en plus impliqué dans la grossesse de la future maman. D’ailleurs, les périodes de confinements ont renforcé cette tendance : “Durant la pandémie, le papa était plus présent grâce au télétravail ou au chômage partiel. Sur cet aspect, la crise sanitaire a eu certains effets positifs au niveau de la maternité ”, constate la sage-femme. Les conjoints ont pris plus de temps pour se renseigner et se préparer pour l’accouchement et la naissance. Ils pouvaient facilement assiter aux rendez-vous par Teams ou Zoom, tout en restant en télétravail, s’informant ainsi sur des sujets comme l’allaitement. Comme le dit Rachel Halimi : “C’est très important pour la maman de savoir qu’elle n’est pas seule dans cette aventure. Le papa est un peu l’allié de ce moment”. Elle regrette une seule chose : que toutes les maternités ne proposent pas au père de dormir sur place.

Article publié dans Magic Maman par Clémentine Thiney